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Jouez coeur ou ne jouez pas.
Il était une fois une ville construite sur un ancien marais. Elle grandit lentement.
Notre ville fut détruite pendant la guerre : alors, prenant leur courage à deux mains, les habitants se mirent à reconstruire leur cité.
Ils rebâtirent plein de maisons, avec plein de gens. Mais on avait beau bâtir, il fallait encore plus de maisons.
Alors, la ville sétendit, elle rogna la campagne.
Certains profitèrent pour vendre leur terrain. Dautres, comme une petite vieille dont je ne connais même pas le nom, saccrochèrent à leur bout de terre. Les grands blocs durent se serrer un peu pour laisser de la place à ce carré de terre : le carré de la vieille.
On raconte bien des histoires sur ce quartier.
Je ne crois pas histoires sauf si je les ai vécues. On parle des gens
malheureux, des gens qui se laissent aller, par manque despoir, dautres qui trouvent dans lalcool une façon doublier.
Vendredi, jai assisté à une répétition de la troupe de théâtre de ce quartier. Jai vu un loup bien timide, une paysanne avec son panier. Une étoile était tombée du ciel : cétait un conte de Noël.
La répétition fut difficile comme le sont toutes les choses que lon veut aussi parfaites que possible.
Le soir, je retrouvais à la péniche mosaïque, mon loup de laprès-midi. Quelques mots dencouragement. Il nen faut pas plus pour redonner confiance.
Samedi, je suis retourné dans le gymnase. Il était plein denfants et, sur la scène illuminée, les acteurs jouèrent de tout leur coeur.
Merci donc à vous, Maria..... qui avez donné du fond du coeur. Vous qui navez pas les mains bien pleines, mais qui savez partager.
Merci aussi à tous ceux qui ne sont pas montés sur scène, car cest souvent dans lombre que se fait le travail important.
On ne croit plus au Père Noël.
Le Père Noël cest bon pour les enfants !
Vous avez raison : mais permettez-moi de ne pas grandir trop vite.
Samedi, jai rencontré des gens qui jouaient coeur.
On devrait toujours jouer coeur, ou ne pas jouer du tout.
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