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Lhorloge comtoise.
Là-bas, dans le coin du salon, une grande horloge comtoise. Deux lourdes masses lui donnent vie. Mais, au fur et à mesure que le balancier compte les secondes, les poids descendent : la mort approche inexorablement.
Jai toujours été fasciné par le temps libre et fugitif que les hommes ont vainement essayé dapprivoiser.
Qui maîtrise le temps, prend dimension déternité.
Ce rêve fou, depuis toujours, accompagne lhumanité.
Ah ! si lon pouvait arrêter la marche du temps !
Dites-moi, quelle saison choisiriez-vous ?
Le printemps, avec sa promesse de vie ?
Le printemps est une saison despoir.
Je suis Thomas, je demande à voir.
Choisiriez-vous lété ?
Lété, cest la nature en pleine activité, les fleurs qui se transforment en fruits. Mais ces fruits ne demandent quà mûrir, alors, pourquoi les en empêcher et les faire mourir.
Non, soyez indulgents ; laissons passer lété.
Alors, lautomne, me direz-vous.
Lautomne avec ses couleurs, ses odeurs, ses promesses tenues.
Ingrats ! Peut-on condamner une saison qui vous a tout apporté ?
Pourquoi penser à la Mort au moment même où la nature se pare de ses plus beaux diamants.
Finissons-en ; nous choisirons lhiver !
De toute façon, la nature sommeille, les branches sont mortes, le vent est glacé. Dites-moi, auriez-vous le courage de marquer de vos pas la campagne immaculée ? Quel être indigne et lâche oserait sattaquer à celui qui dort ?
Et pendant que vous hésiterez, pendant que vous balancerez entre le oui et le non, entre le coeur et la raison, qui sait ? peut-être quun esprit malin, tout doucement, sans le moindre bruit, les poids de lhorloge aurait remontés ; et le balancier fatigué, se remettrait à compter, compter, compter ...
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