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La neige.
Sur ma table de chevet, deux réveils.
Le premier me tire de mon sommeil.
Le second, réglé à cinq minutes, moctroie un sursis.
Parenthèses de draps blancs, entre le passé pas tout à fait révolu et le futur proche daujourdhui.
Je savoure ces instants de bonheur si simple, si bon.
Dehors, les bruits, la vie.
Mais ce matin, malgré les volets restés fermés, je devine que la neige est enfin arrivée.
La neige.
Mot magique qui me fait sauter au bas de mon lit.
Pieds nus, sur le parquet froid, jouvre tout grand mon coeur à lhiver. Et les flocons qui tourbillonnent sont autant de souvenirs.
Alors, je me laisse aller un instant à rêver aux bonshommes de neige dantan, aux parties de luge qui ne finissaient quau moment où longlée était la plus forte.
Brusquement le téléphone.
Un ami qui appelle à laide, sa voiture dans le fossé.
La triste réalité.
Quand je rentre, deux heures plus tard, pieds trempés, le devoir accompli, je bourre lentement ma pipe et je souris.
Tout à lheure quelquun ma dit :
Toi, malgré tes 40 ans, tu es resté un enfant.
Allez savoir pourquoi je suis content.
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