Un miroir pour 3 visages
Brobeck Jean-Paul

Pour le meilleur et pour le pire.

Le meilleur c’est le premier regard, la première émotion, le coeur qui battait la chamade, le premier rendez-vous.
Le meilleur, c’est la première caresse, les premiers instants de tendresse, quand le temps trop vite semble filer,
Quand on voudrait pouvoir l’arrêter.

On se souvient toujours du meilleur, du moins on devrait s’en souvenir.
Puis viennent les premières habitudes, les premières banalités. Le premier anniversaire que l’on a oublié.
Les habitudes vous tuent en dedans ;
C’est la bête qui s’installe confortablement
C’est quand on ne pense plus,
Quand on ne cherche plus,
Quand on devient automate,
Quand le cœur ne bat plus
Voilà, c’est ça les habitudes
Quand on devient sûr de soi
Quand on ne doute plus
Quand, dans son monde, on est le roi
Quand l’autre a fini d’exister.
Les habitudes risquent de vous tuer.

Et lentement les habitudes vous prennent par la main,
Elles vous conduisent sur le chemin du pire.
Le pire c’est quand l’autre arrive au bout de lui-même ;
C’est quand son corps le trahit
C’est quand on ne peut plus pardonner
Les reproches accumulés ;
Les larmes qui ne peuvent plus sécher
Le pire, c’est quand on entre en enfer
C’est quand on est enfermé
Enfermé, chacun dans soi-même
La prison est bien gardée,
Plus le moindre je t’aime ne peut servir de clef
Le pire, c’est quand on vous rappelle ce que vous avez promis
Même si cette promesse peut vous coûter la vie
Le pire, c’est toujours l’autre
A soi, on peut se pardonner
On peut se trouver des excuses
Mais l’autre en lui-même reste emmuré.
Et les habitudes reviennent au galop
Non, il ne fera plus jamais beau.
Le ciel bleu appartient au passé
Maintenant le ciel est éternellement chargé
Et parfois l’orage éclate
C’est la tempête qui vient balayer
Les moindres petits restes
Qui auraient peut-être pu échapper.
Après le meilleur, c’est toujours le pire

Et vient le jour du dernier adieu
Les larmes à la surface remontent
Elles viennent vous inonder.
C’est toute la vie qui fait surface
Et qui vient vous accuser
Là en pleine face
Pas moyen d’y échapper.

Alors, après l’orage, après les paroles répétées bien trop souvent
Vient le grand silence, s’apaise le vent
Et le temps lentement fait son œuvre
Car c’est bien lui, l’artisan du chef d’œuvre.
Le temps lentement va effacer.
Le temps apprend à pardonner.
Il fait le tri de ce qu’il faut sauver.
Le tri de ce qu’il faut savoir oublier ;
Et enfin, un jour renaît un sourire
Car le meilleur toujours finit par l’emporter
Et l’on reprend le chemin ;
Le temps nous a donné la liberté de passer


Le meilleur est toujours plus fort que le pire

Et dans le noir
Renaît une lueur d’espoir ?
On oublie le pire
C’est le meilleur qui finit par triompher.


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