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Je décline,
Tu déclines,
Nous déclinons.
La culture est, paraît-il, ce qui reste quand on a tout oublié.
Jai du oublier pas mal de choses déjà.
Il me semble après quelques années de recul, que la soi-disante culture générale comporte tout un arsenal, jallais dire un fatras, de choses qui encombrent la mémoire et qui ne servent en définitive quà entretenir une illusion.
Les Français cultivés ! On men reparlera.
Tenez, un exemple : les logarithmes népériens, ça vous dit quelque chose les logarithmes népériens. En pourtant, on nous a nourris de logarithmes népériens, on nous a gavés de logarithmes népériens. Et bien la seule chose que je me souvienne, cest que les logarithmes népériens ça ne se mangent pas, et que les logarithmes népériens ça ne nourrit pas son homme sauf pro de math et encore !
Idem pour les déclinaisons. Cétait la bête noire les déclinaisons. Nominatif, génitif, accusatif, datif
Jen passe et des meilleurs.
Le nominatif, passe encore. Il faut bien nommer les choses dont veut parler.
Le génitif, ça sent mauvais ; on ne se méfie pas assez du génitif surtout depuis que lon cultive des OGM. Pas claire cette histoire de génitif !
Laccusatif, oui, je reconnais que cest encore à la mode surtout du côté des commissariats de police et des tribunaux. Laccusatif, ça peut servir et lon sen sert beaucoup.
Quant au datif, nous le laisserons aux fabricants dagendas électroniques et autres calendriers.
Nempêche que la déclinaison revient en force. Jai vu récemment que le constructeur Renault déclinait sa gamme en berline, commerciale, monospace, cabriolet.
Lors du dernier salon de la lingerie de nombreuses marques déclinaient leurs fabrications en soutien-gorge, bustier, push-up, culotte, slip ou string.
Les déclinaisons sont revenues au goût du jour. Comme un peu dailleurs les mots en « tif ».
On a toujours pris lapéritif et au besoin on passait à la pharmacie pour acheter un laxatif plus rarement un carminatif. Pour la Saint Valentin, on se fendait dun pendentif. Mais voici que les préservatifs se veulent sensitifs, voilà que la politique prend un caractère de plus en plus vomitif, et que les programmes de la télévision qui se veulent de plus en plus, comment dire attractifs, deviennent, disons le mot : chiatifs !
Que voulez-vous il faut savoir évoluer avec son temps. Ne voici pas que mon coiffeur, qui nest pas un homme à couper les cheveux en quatre, a changé denseigne. Désormais il sappelle « créatifs » sa femme sétant réservée lappellation « positifs »
Les Tifs sont partout. Une histoire à vous faire dresser les cheveux sur la tête.
Il ny a que deux échappatoires.
On peut toujours adopter une coupe à la Fabien Bartès.
Mais on peut aussi, et je ne men prive pas
décliner loffre de la modernité.
Mes frères restons attentifs !
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