Un miroir pour 3 visages
Brobeck Jean-Paul

Au début
Il n’y avait rien,
Pas même la lumière
Alors, un petit malin aurait presque pu dire
Qu’il faisait noir comme dans un four
Mais voilà,
On n’avait pas encore inventé les fours !

Au début,
Il n’y avait rien ; ou alors on peut aussi dire
Qu’il y avait déjà tout,
Tout, mais de façon pas encore crée
Il paraît que l’on appelle cela
Le Chaos.

Alors, un jour,
Il décida qu’il était urgent de faire un peu d’ordre dans ce chaos
Mais pour ranger,
Il fait voir clair.
Alors il fixa le soleil tout là-haut dans le ciel
Pour éclairer les jours ;
et il fait un lumière une peu plus petite pour éclaire la nuit

et Il décida que les deux luminaires ne se rencontreraient jamais :
Juste un petit rendez-vous lors des futures éclipses.

Alors Il appela ses architectes et leur dit :
Voilà, je vous confie le monde.
Il est vaste et vide
Laissez libre cours à votre imagination
Peuplez la terre, remplissez-là !

Alors ils se mirent au travail avec grand enthousiasme
Ils rivalisèrent d’ingéniosité.
Il y a ceux qui firent les gros animaux
Et les autres chargés de créer les petites bestioles.
Ils firent les montagnes,
Ils firent la mer,
Ils firent le sable des plages
Ils finirent la neige
qui brille dans la campagne

Et lentement, minutieusement,
La terre se remplit d’êtres vivants
Et tout le monde était content.

Ils travaillèrent toute une semaine
Et voilà qu’arrive le vendredi : le week-end
Un repos bien mérité !
Alors Il fit un pas en arrière
Pour prendre un peu de recul
Et il fut surpris
De ce qu’il aperçut.

La terre était bien belle avec ses animaux et ses fleurs
Mais dans leur hâte, les architectes avaient oublié de mettre les couleurs.
Tout était gris, noir ou blanc
On était bien loin de l’enchantement

Alors Il leur dit :
« Voici des pots de peintures et des pinceaux,
Vous irez en week-end quand le monde sera peinturluré »

Alors ils se remirent au boulot.
Les fraises furent peintes en rouge
Et l’on choisit un rouge différent pour les cerises.

Et le ciel au-dessus des montagnes devint bleu
L’herbe reçu sa belle robe verte
Et les fleurs se mirent à briller
De toutes les couleurs.

Oh ! oui, le monde était bien plus joli en couleur.


Ils s’apprêtèrent à ranger les pinceaux
Quand arriva une petite goutte d’eau
Qui semblait très fâchée
« Et moi, vous m’avez oubliée »
Personne n’a pensé à moi, et me voilà sans couleur, transparente
Comme si je n’existais pas !

Le vieux barbu se gratta la tête
Une pareille erreur a du mal à passer

La goutte d’eau était bien en colère
Vous vous rendez compte
Pour vous, je me transforme en cristaux de neige
Je me fais diamant pour faire briller les glaçons
En été, quand vous vous promenez le long du ruisseau
Je vous chante ma petite chanson

C’est p as juste de m’avoir oubliée.


Alors, on regarda dans les pots de peinture.
Il restait bien quelques petites taches de couleur

Et c’est ainsi que la goutte d’eau fut peinte
Avec toutes les couleurs de l’Arc en ciel.

Et pour la dédommager
Il lui dit :

« Tu seras le symbole de l’inaccessible
Le symbole de rêve
Le symbole de ce que l’on n’attrape pas
Tu brilleras au ciel en forme d’arc-en-ciel
Et à tes pieds, je poserai le plus grand trésor du monde

Ce trésor ne sera pas fait d’argent
Ce trésor sera extraordinaire :
le plus grand des bonheurs

Mais voilà, tu brilleras des mille feux
Comme les étoiles là-haut au firmament
Et pour punir ceux qui t’ont oubliée
Chaque fois qu’ils feront un pas vers toi
Toi, tu reculeras d’autant.





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