Un miroir pour 3 visages
Brobeck Jean-Paul
Macrophotographie : les fonds noirs.

En macrophotographie, le photographe essaie d’attirer le regard sur une partie précise de la photo, un peu comme au patinage sur glace où un projecteur suit l’évolution de l’artiste.
Les fonds noirs permettent de mettre l’accent sur le sujet principal sans que le regard ne soit détourné par un autre élément. Mais si les fonds noirs sont très souvent utilisés, il faut apprendre à les dominer pour éventuellement s’en passer. Toute systématisation est à éviter dans le domaine artistique parce qu’elle enferme le photographe dans un style et il convient à tout prix de ne pas en devenir esclave.

Il y a

- Les fonds noirs naturels
- Les fonds noirs crées par l’usage de flash ou autre dispositif.

Aujourd’hui, nous vous proposons l’exploration des fonds noirs naturels. Nous rencontrons une première réflexion. Si former un photographe aux différentes techniques nécessite des mois, voir 2 ou 3 ans (durée moyenne du cursus) former l’œil du photographe est l’affaire de toute une vie. C’est là le principal écueil, mais également la principale source de bonheur. Tout est affaire de philosophie.

Les fonds noirs sont partout et je suis souvent amusés en voyant les réactions des photographes quand je « leur ouvre les yeux »

Une porte, une fenêtre ouverte sur une pièce non éclairée constituent un fonds noir des plus classique. Mais une zone d’ombre dans le jardin peut également devenir un excellent fonds noir pour peu que la mesure de la lumière en tienne compte.

La mesure sélective ou ponctuelle de la lumière.

Pour vous expliquer cette notion, j’en reviens à la patineuse. Rien de plus délicat que d’assurer la couverture d’un spectacle de danse sur glace. En effet, si l’artiste évolue dans un rayon de lumière, il ne constitue en réalité qu’une petite surface de la photographie. Les cellules de nos appareils mesurent le plus souvent la totalité de la scène et intègrent donc tout ce qu’elle voit et cela en proportion des parties claires et des parties sombres.

Il existe deux solutions pour éviter ce piège

- Soit utiliser un long téléobjectif pour ne mesurer que la partie qui vous intéresse et noter les réglages
- -Soit, et c’est ce que font bon nombre de professionnels, assister à une répétition et aller faire sur place un repérage avec des mesures précises.

Ce n’est bien sur pas le cas des photographies de fleurs ou d’insectes, mais il est très facile d’extrapoler la seconde technique. Prenons l’exemple de la photographie d’une jonquille placée devant une partie ombrée du jardin. Si le photographe vise l’ensemble de la scène, sa mesure risque fort d’être faussée par la trop grande prépondérance de la partie sombre. Cela l’obligera à ouvrir le diaphragme et les hautes lumières de la fleur risquent fort d’être « brûlées ».

La combine consiste donc à mesurer de façon sélective la luminosité de la jonquille. En sacrifiant les parties sombres, le photographe les transformera en fonds noirs. Pour effectuer cette mesure ponctuelle, le photographe se rapprochera de la fleur afin de ne mesurer que sa luminosité propre, puis il reprendra sa place sans changer les réglages.
Vous vous imaginez facilement les difficultés que rencontrent les différents automatismes quand il s’agit de « penser » sa photo. Jamais aucun automatisme ne pourra se substituer au libre choix d’Homme.

Je suis pour les automatismes parce qu’ils nous simplifient souvent la vie, mais il faut impérativement pouvoir les débrayer dès lors que l’on recherche une qualité optimale.

Exercice :

Il consiste tout simplement à poser un sujet bien éclairé devant un fonds sombre, puis de s’en reprocher afin de faire une mesure sélective de la luminosité. On ne changera ensuite plus les réglages ou alors on les adaptera selon les résultats obtenus. Photographes « numériques » vous avez bien de la chance, car avant l’avènement des résultats tout, tout de suite, les photographes de l’époque argentique étaient obligés de prendre leur mal en patience le temps de développer leur photographie.

NB : les utilisateurs des différents systèmes RAW sont également des nantis parce qu’il est possible, même après prise de vue, de revenir sur les réglages ce qui permet souvent de « sauver » une prise de vue.
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